Page:De Montreuil - Fleur des ondes, 1912.djvu/29

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
27
prologue

Olivier en riant, cela ressemble à une fuite ; on dirait que je vous fais peur. »

Le duc se retourna brusquement, et répondit :

« Oh ! je suis moins poltron que vous ne semblez le croire, et je ne demande qu’à le prouver. »

« Pour le moment, votre parole me suffit, répliqua Olivier railleur ; en retour, je vous prie de croire que je ne suis redoutable que pour les traîtres, mais ceux-là n’ont qu’à se garer, quand ils me tombent sous la main. Bonsoir, Monseigneur, bonne nuit ! »

« Ah ! Monsieur, le voilà parti, enfin ; mais n’a-t-il pas causé quelque malheur avant de partir ? Je crains pour madame… Le ciel nous protège. Il ne l’a pas tuée ! Voilà madame qui se montre à la fenêtre ; elle regarde s’en aller son pauvre frère. »

« Vous avez raison, Simon, la crise s’est passée sans accident cette fois ; mais je crains les fous de telle espèce, et par surcroît de précaution, nous allons faire bonne garde toute la nuit. Vous posterez un homme dans le jardin pour surveiller les fenêtres donnant sur l’appartement de la comtesse ; vous mettrez un matelas pour Rémi en travers du corridor. De la sorte, nul ne pourra s’approcher de ma belle-sœur sans que je sois prévenu. Demain, je la prierai de ne pas sortir sans escorte ; au besoin, je la ferai garder malgré elle. Je dois cela à mon frère, qui m’a recommandé de veiller sur sa femme. »