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Page:De Montreuil - Fleur des ondes, 1912.djvu/96

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la grotte

sation : la jeune fille se mit à questionner ses hôtes sur la splendeur des pays civilisés. Elle apprit que depuis quelques années, un capitaine fameux travaillait à établir des postes français dans ces régions sauvages ; elle sut aussi que c’était en se dévouant à cette œuvre sainte, que Philippe et Paul avaient été pris par leurs redoutables ennemis. — « Et c’est dans quelques jours, conclut Paul, que nous devions rejoindre M. de Champlain avec nos alliés. Nous serons sûrement en retard ; ne nous voyant pas revenir, le gouverneur conclura peut-être à une trahison des Algonquins. Ceux-ci, bien certainement, n’oseront pas paraître au rendez-vous, sans nous… Et qui saurait dire les conséquences que peut avoir cette malheureuse affaire ? Les Algonquins ont été sérieusement avertis que les leurs, emmenés à Québec, répondraient pour nous… »

— « Ne vous alarmez pas, reprit Fleur des Ondes ; vous rejoindrez, sans beaucoup de retard, votre capitaine. Je vous conduirai par un chemin de raccourci qui a encore l’avantage d’être le plus sûr. C’est une suite de rochers que l’on dirait dégringolés les uns sur les autres ; les sauvages ne s’y aventurent jamais, parce qu’ils croient que là se trouve la demeure du diable. En partant à l’aurore et faisant diligence, nous pouvons atteindre le village des Algonquins à la nuit tombante ».

Ils causèrent encore longtemps, comme de