Page:De Navarrete - Relations des quatre voyages entrepris par Christophe Colomb, Tome 2.djvu/34

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l’amiral en compta douze. Un fou vint à son bord : on vit beaucoup de damiers (pardelas).

Mardi, 25 septembre.

Il y eut ce jour-là beaucoup de calme et ensuite du vent. On suivit la direction de l’ouest jusqu’à la nuit. L’amiral s’entretenait avec Martin Alonso Pinzon, capitaine de la caravelle Pinta, au sujet d’une carte qu’il avait envoyée depuis trois jours à ce dernier, à sa caravelle, et sur laquelle il paraît qu’il avait représenté certaines îles dans cette mer[1]. Martin Alonso disait qu’ils


  1. Cette carte, dessinée par l’amiral, ne pouvait qu’être semblable à celle que Paul Toscanelli, médecin(*) de Florence, et célèbre astronome de son temps, envoya à Lisbonne en 1474. Elle comprenait depuis le nord de l’Irlande jusqu’à l’extrémité de la Guinée, avec toutes les îles, qui sont situées dans cette traversée ; et vers l’occident elle représentait le commencement de l’Inde avec les îles et les lieux par lesquels on pourrait aller. Colomb vit cette carte, et la lecture qu’il avait faite des relations des voyageurs,
:(*). Paul del Pozzo Toscanelli, célèbre astronome de Florence, naquit dans cette ville en 1397, et y mourut le 15 mai 1482, sans avoir eu, malgré sa longévité, la satisfaction d’apprendre les grandes découvertes de Chr. Colomb, auxquelles on doit reconnaître qu’il avait contribué. Bossi lui donne la qualification de physicien, et il est d’accord en cela avec les auteurs italiens que nous avons consultés. Il est facile de s’apercevoir que la méprise vient de ce que le mot italien fisico signifie en même temps médecin et physicien. Voyez l’article de Toscanelli dans la Biog. univ., tom, XLVI, p. 303. (D. L. R.)