Page:De Navarrete - Relations des quatre voyages entrepris par Christophe Colomb, Tome 2.djvu/35

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étaient dans ces parages, et l’amiral répondait qu’il le croyait aussi, mais que puisqu’ils n’avaient pas encore trouvé ces îles, c’était sans doute parce que les courans avaient toujours repoussé leurs vaisseaux au nord-est, et qu’ils n’avaient pas fait autant de chemin que le disaient les pilotes ; et là-dessus l’amiral lui dit de lui renvoyer ladite carte ; et après que Pinzon la lui eut jetée avec une corde, il se mit à la pointer avec son pilote et quelques uns de ses marins. Quand le soleil fut couché, Martin Alonso monta à la poupe de son navire, et avec un grand mouvement de joie[1], il appela l’amiral, lui criant bonne nouvelle, et lui disant de partager son allégresse parce qu’il voyait la terre. Lorsque l’amiral lui entendit répéter cette nouvelle d’un ton affirmatif, il dit lui-même qu’il se jeta à genoux pour remercier le Seigneur. Martin Alonso


    surtout de celle de Marco Polo, le confirma dans l’idée de trouver par l’occident la même Inde où ils étaient allés par l’orient. Pour cette raison, la situation des côtes et des îles, tracée d’après des renseignemens si vagues, devait être très imparfaite et très inexacte, comme elle l’était en effet aussi dans le planisphère de Martin de Béhem, composé en 1492. (M. F. de Nav.)

  1. Violentes démonstrations de joie que fit Martin Alonso à la vue de la terre, mais ce ne l’était pas. (Casas.)