Page:De Pisan - Œuvres poétiques, tome 1.djvu/167

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

La doulour qui m’est prochaine
Je les fais communement
Joyeux, trestout ensement,
Comme se je fusse saine
De meschief, d’anui, de peine.



XVI


On doit croire ce que la loy commande ;
Il est trop folz qui encontre s’opose ;
Et s’elle fait a croire, je suppose
Que maint devront envers Dieu grant amende.

Il est bien voir que naturelement
Nous sommes tous enclins et entechiez
A tost pechier ; mais plus orriblement
Cheent aucuns en trop plus grant péchiez

Qu’autres ne font, et se l’en me demande[1]
Quelz gens ce sont, verité dire n’ose
Pour leur grandeur, mais Dieux scet toute chose.
Et s’il est voir qu’en enfer on descende,
On doit croire ce que la loy commande.

Merveilles n’est s’on voit communément
Au monde moult avenir de meschiefs ;
Car trop de maulx sont fait couvertement
De maint meismes qui sont docteurs et chiefs[2]

De doctriner le monde qu’il s’amende,[3]
Mais Dieux scet bien quelle pensée enclose[4]

  1. XVI. — 9 A1 Que a.
  2. — 17 B1 q. s. des d. c. — B2 q. s. d. c.
  3. — 18 B D’endoctriner
  4. — 19 B q. p. est e.