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X


Puis qu’Amours le te consent,
Par qui as empris l’emprise,
Amis, dont tu m’as surprise,
Mon cuer aussi s’i assent.

Mon vouloir du tout descent[1]
A toy amer sanz faintise,
Puis qu’Amours le te consent.

Si n’a il pas un en cent
Dont Amours m’eust ainsi prise ;
Mais quant c’est par ta maistrise[2]
Ne te doy estre nuisant,[3]
Puis qu’Amours le te consent.


XI


DE triste cuer chanter joyeusement
Et rire en dueil c’est chose fort a faire,[4]
De son penser monstrer tout le contraire,[5]
N’yssir doulz ris de doulent sentement,

Ainsi me fault faire communement,
Et me convient, pour celer mon affaire.
De triste cuer chanter joyeusement.

  1. X. — 5 B M. cuer encline et descent
  2. — 10 M. q. c’est pour sa m.
  3. — 11 A1 e. musent.
  4. XI. — 2 A1 est c. — B c. forte a. f.
  5. — 2 et 3 intervertis dans A2