Page:De Pisan - Œuvres poétiques, tome 1.djvu/229

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Mais de paour qu’estre en peust nouvelle
Je n’ose en lui du tout m’amour fermer,[1]
Le retenir, ne mon ami clamer.[2]
Si est il bien digne d’avoir plus belle[3]
Cil qui m’a mis en pensée novelle.



LVII


Vostre doulçour mon cuer attrait,
Je ne vous vueil plus reffuser ;
Doulz ami, que vault le muser[4]
Quant par voz yeulx Amours me trait ?[5]

Si vous vueil amer sanz retrait
A tousjours mais, car sanz ruser
Vostre doulçour mon cuer attrait.

Or soiez tout mien, sanz faulx trait,
Ainsi pourrons noz jours user
En grant doulçour, sanz mal user ;
Car par vostre plaisant attrait
Vostre doulçour mon cuer aurait.



LVIII


 
Se d’ami je suis servie,
Craintte, obeïe et amée,
Je ne doy estre blasmée
D’avoir entrepris tel vie.

  1. LVI. — 9 A1 m’a. du t.
  2. — 10 B Ne r.
  3. — 11 A1 d’amer p. b.
  4. LVII. — 3 A le ruser
  5. — 4 A1 p. vous y.