Et c’est droit qu’un seul me souffise,[1]
Plus n’en vueil, folz est qui s’en peine ;
Vous n’y pouez, la place est prise.
Toute m’amour ay en lui mise[2]
Et l’ameray d’amour certaine,[3]
Mais ne m’en tenez a villaine ;
Car je vous di qu’en nulle guise
Vous n’y poucz, la place est prise.
LXI
S’il vous souffist, il me doit bien souffire ;
Mais quant a moy mieulx voulsisse autrement ;
Car je voy bien qu’il ne vous chault grandment
De moy veoir ; or, de par dieu, beau sire,
Passer m’en fault, combien que j’en souspire ;
Mais puis qu’amer voulez si faittement
S’il vous souffist, il me doit bien souffire.
Car n’est pas drois que dame plus désire
Que son ami n’aime plus loiaument,[4]
Puis qu’ainsi va, je vous di plainement
Que j’en feray comme vous : a tout dire,[5]
S’il vous souffist, il me doit bien souffire.