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11
Je vous vens du rosier la fueille.
— Je pri au dieu d’amours qu’il vueille
Briefment m’ottroier tant de grace[1]
Qu’acquérir puisse vostre grace.
12
Je vous vens la turterelle.
— Seulete et toute a par elle
Sanz per s’envole esgarée,
Ainsi suis je demourée,
Dont jamais je n’aray joye
Pour nulle chose que j’oye.
13
Je vous vens le cerf voulant.
— De bien amer ne soiez lent,
Amis, car vous avez amie
Qui talent d’autre amer n’a mie ;[2]
Si lui soiez vrais et entiers,
Car elle vous aime sanz tiers.
14
Je vous vens le chappel de Saulx.
— S’Amours vous prent par ses assaulx,
Dame jolie et gracieuse,
Ne soiez nul jour envieuse
De voz loiaulx amours fausser,
Pour abaissier ne pour haulcer.