Page:De Pisan - Œuvres poétiques, tome 1.djvu/264

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Jamais nul jour, alleurs ont a entendre,[1]
Ne les princes ne les daignent entendre.

Ou pourront mais fuïr, puis que ressort
N’ont en France, la ou leur sont baillées
Esperences vaines, conseil de mort,
Voies d’Enfer leur sont appareillées,
S’elles veulent croire voies broullées[2]
Et faulz consaulx, ou apoiniié
N’est de leur fait, nul n’ont si acointié
Qui leur aide sanz a aucun mal tendre,
Ne les princes ne les daignent entendre.[3]

Bons et vaillans, or soient esveilliées
Voz grans bontez, ou vesves sont taillées
D’avoir mains maulz de cuer haitié ;
Secourez les et croiez mon dittié.
Car nul ne voy qui vers elles soit tendre,[4]
Ne les princes ne les daignent entendre.



VII


Se de Pallas me peüsse accointier
Joye et tout bien ne me fauldroit jamais ;
Car par elle je seroie ou sentier
De reconfort, et de porter le fais
Que Fortune a pour moy trop chargier fais ;
Mais foible suis pour soustenir
Si grant faissel, s’elle ne vient tenir
De l’autre part, par son poissant effort
Pour moy aidier, Dieu m’i doint avenir,

  1. VI. 17 B1 a. n’ont a
  2. — 23 A1 v. bourillées
  3. — 27 B ne les veulent e.
  4. — 32 B C. je ne v. nul q. leur ait cuer t.