Page:De Pisan - Œuvres poétiques, tome 1.djvu/333

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Que regehir, tant me sceust on contraindre,
La maladie
Que j’ay pour vous, ne comment j’aim sanz faindre,[1]
Fors seulement a vous que je doy craindre,
Car mesdisans doy doubter et recraindre[2]
Et leur boisdie ;
Mais, fors a vous, n’avendra que le die ;
Quant autrement sera, Dieu me maudie !
Mais, belle, a vous n’est droit que je desdie
Par moy reffraindre
Ce qu’Amours veult que souvent vous redie[3]
Trés humblement a chiere acouardie,[4]
Pour moy garir du mal dont je mendie,[5]
Viegne a vous plaindre.[6]

Helas ! ma trés aourée deesse,
Et ma haulte souveraine princesse,
Ma seule amour, ma dame, ma leece,[7]
Qui reclamer
Me fault souvent en ma poignant destrece.
Ne prenez pas garde a la grant haultece
De vous envers ma foible petitece,[8]
Mais a l’amer
Que j’ay pour vous, qui me fait las clamer.
Et tant de plours et de larmes semer,
Et comment je vous vueil toudis amer
Comme maistrece,
Servir, doubter, obeïr et fermer
En vostre amour, et toudis confermer[9]
A vo bon vueil, sanz ja m’en deffermer,
Pour nulle asprece.

  1. I. — 53 B et c.
  2. — 55 B Car m. je d. trop fort r.
  3. — 61 B que vous die et r.
  4. — 62 B T. h. non pas a l’estourdie
  5. — 63 B P. m. q. a chiere pou hardie
  6. — 64. B Vieng je
  7. — 67 B Ma vraye a.
  8. — 71 A2 n’a ma très f. p.
  9. — 78 B et du tout c.