Page:De Pitray - Voyages abracadabrants du gros Philéas, 1890.djvu/174

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envenimée, voici cent francs que je vous offre pour les pauvres de votre village. Cette offrande convaincra tout le monde, j’espère, et l’on verra ce que nous sommes, c’est-à-dire, d’illustres voyageurs munis d’un nègre et voyageant pour satisfaire leur passion de chasse et d’aventures glorieuses !

À ce discours, les habitants crièrent bravo ! et merci ! Le curé remercia poliment. Polyphème, ne voulant pas être en reste de générosité, glissa un louis dans la main de la servante pour la dédommager de son bonnet perdu. Celle-ci se dérida, fit une grande révérence et, ne voulant pas manquer de bons procédés, tira une poignée de noix de sa poche et les offrit à Sagababa qui faillit s’irriter… mais qui, après réflexion, se mit à les manger à belles dents.

Chacun se sépara bons amis. Les voyageurs allèrent se reposer dans leur auberge et y soigner le mollet de Philéas ; ce dernier jugea prudent de se coucher en arrivant et de commander à Sagababa un énorme cataplasme de farine de lin, pour en envelopper sa jambe enflée.