Page:De Pitray - Voyages abracadabrants du gros Philéas, 1890.djvu/211

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« Seveux de l’illustre Philéas Saindoux,

« Trop effrayé d’avoir vu un loup. »

« À revoir, ser cousin ; quand vos seveux repousseront, envoyez-m’en encore, ze vous prie.

« Votre cousin dévoué.

« Docteur Crakmort.

« P. S. Z’ai payé vos seveux vingt francs ; c’est une somme, mais ze ne la regrette pas, ze me rattraperai sez Mme Tussaud. »


— Peste ! c’est contrariant, observa Polyphème en finissant la lettre. Mais il n’y a rien à faire.

— Contrariant, gronda Philéas, les dents serrées ; dites épouvantable, infâme, hideux ! Rien à faire ? oh ! si… À moi, Sagababa ! viens, mon garçon ; allons nous informer chez cet atroce barbier où se trouve le docteur. Je vais aller lui arracher ma chevelure… en l’indemnisant de son argent, bien entendu.

— Tiens ! c’est une bonne idée que vous avez là, dit Polyphème en se levant en sursaut. J’en suis, moi !

— Moi aussi ! moi aussi ! s’écrièrent quelques jeunes Polonais des environs qui avaient fait connaissance avec les deux amis et qui déjeunaient avec eux ce jour-là.

Sagababa, sans rien attendre, s’était précipité à la recherche du barbier. Il revint bientôt, la tête basse, retrouver les jeunes gens qui discutaient encore sur les moyens à prendre.

— Maître à moi, dit-il d’une voix dolente, voleur de cheveux être parti.