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SECTION IL DE LA DYNAMIQUE. 20Q

En effet, si les chocs qu'éprouvent les corps que nous offre la nature étoient comparés «à ceux qu'éprouvent les corps par- faitement durs, il paroîtroit impossible de leur opposer des pres- sions capables d'en arrêter l'effet

La raison erï"est que la quantité de mouvement d'un corps animé d'une vitesse, s'évalue par le produit de cette vitesse et de sa masse (38), et que l'effet produit par un corps qui ne fait cjiic presser se mesure par le produit de sa masse et d'une vitesse infiniment petite ou zéro (40), en sorte qu'un des facteurs du dernier produit étant nul , il est incomparable avec le premier produit dont les deux facteurs sont des quantités finies.

44°* Il est facile de se convaincre, par des expériences jour- f*rU*m»

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nalieres, que 1 avantage qu ont les corps animes d une vitesse q««.|>i.y»iqu«- sur ceux qui ne leur opposent qu une résistance de pression , C u«sion t K»t quoique très grand, n'est cependant pas infini. K^J^ÎÏ

Dans les sondes qu'a fait faire M. de Regemorte lors de la construction du pont de Moulins, il a reconnu que le sol sur lequel ce pont devoit être établi étoit un sable pur jusqu'à la profondeur de 47 pieds. Néanmoins un pieu, battu fivec les plus forts moutons, n'a jamais pu s'y enfoncer au-delà de i5 pieds, quoique les 32 pieds qu'il avoit encore à parcourir fussent un milieu de même nature et aussi peu résistant que celui qu'il avoit déjà pénétré. Le mémoire de M. Perronet sur les pieux et les pilotis offre une foule de recherches analogues à 1 expé- rience que je viens de citer.

D'un autre côté, on a vu des fondations de pile, dont les pieux avoient été battus à refus, et résisté aux plus fortes percussions, s'enfoncer par le seul poids de la pile.

Ces expériences , faites en grand , prouvent que , physique- ment parlant, on peut mettre en équilibre une force de percus- sion avec une force de pression, et même que cette dernière peut l'emporter sur l'autre, et produire un plus grand effet.

44 1« Cette vérité deviendra sensible si l'on examine les causes ÇefMnowiw

11 1 • «i 1 fiv • • 1 1 explique par

auxquelles on doit attribuer la dillerence nui existe entre les u u» «îccontj. effets du choc et ceux de la simple pression. Lorsqu un corps supposé parfaitement dur, anime d'une vitesse, en rencontre un autre parfaitement dur aussi , la variation de mouvement qui a lieu doit être produite dans un instant indivisible, en sorte que, de la vitesse initiale à la vitesse après le choc, il n'y a au- cune continuité, aucune vitesse intermédiaire. Mais si le mou- vement de ce corps étoit modifié par une pression ou force morte, comme la pesanteur, alors ilehangeroit par degrés in- Tomel. Dd