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55a ARCHITECTURE HYDRAULIQUE.

un corps , peut le quitter pour s'unir à un autre corps avec lequel il a plus d affinité; il peut aussi se dégager et dc\cnir libre , et

les plantes, qu'il faut attribuer leur direction ycrticale lorsqu'elles croissént à l'air libre, puisque lorsque la lumière leur vient de côté ,-eIlesse dévient toujours d'autant de la verticale. Al. l'abbé Teissier a observé que les plantes qui pouvoient jouir de la lumière solaire directe , s'inclinoient vers les miroirs qui la réfléchissoicnt ou vers la lumière d'une chandelle, végé- toient et se coloroient plus ou moins , suivant l'intensité des rayons lumineux qui parve- noient à elles, et enfin se décoloraient complètement et périssoient dans une nuit ab- solue. Voilà pourquoi Bêcher, maître de Statu, dont nous avons parlé dans la 2' note de l'art. (i3ia), avoit cru (Train! de l'Immortalité de V A me) , d'après des expériences ana- logues sur la nécessité indispensable de la lumière pour la végétation , que les plantes se nourrissoient de lumière. Cette erreur, qui est celle d'un homme de génie, étoit une conséquence nécessaire de ses expériences , dans un temps où l'on ne soupçonne: it pas l'exis- lencc des fluides élastiques autres que l'air.

Lecalorique étant susceptible de se combiner avec les corps , les maintient alors , d'après la propriété répulsive que nous avons fait connoltre en lui , dans un état fixe d'expan- sion plus ou moins considérable , tel que l'état gaseux. Nous observerons, par occasion, que ces combinaisons fixes, et bien d'autres phénomènes prouvent que le principe calo- rique est un corps , et non pas un simple mouvement communiqué, qui ne pourrait produire qu'une dilatation passagère.

Une autre propriété au calorique qui résulte de sa force expansive , c'est celle par laquelle il favorise l'aflînilé, c'est-à-dire la combinaison des principes hétérogènes, en détruisant l'attraction des parties intégrantes qui s'opposoit à cette combinaison. De là vient que le calorique favorise toutes les combinaisons, et qu'un grand nombre de substances ne peuvent se combiner qu'à l'aide d'un degré de chaleur déterminé; et souvent même à ce degré, l'ordre des affinités s'intervertit. On voit ici encore que le calorique produisant des effets contraires, sur l'attraction qu'il détruit , et sur l'affinité qu'il favorise , on doit distinguer l'attraction de l'affinité : cependant quelques chymistes ont confondu ces deux moyens de la nature.

Il suit , des propriétés que nous venons d'établir, que la combinaison de l'air pur avec les parties de la matière combustible , c'est-à-dire le développement de la combustioh ré- sulte de la destruction d'attraction entre les parties intégrantes de, l'air pur gaseux et entre celles de la matière combustible en contact ; destruction d'attraction produite paF l'ac- tion du calorique libre qui y est appliqué. En effet le calorique étant, comme on l'a prouvé , dans un véritable état de combinaison avec l'air pur gaseux, et avec la matière en combustion , supposons que , dans une masse totale d'air pur et de matière combustible en contact , il y ait deux parties de calorique combiné ou latent, et qu'on leur ajoute une par- tie du calorique libre suffisante pour détruire la cohésion des parties intégrantes de la masse rt déterminer la combinaison do l'air pur et de la matière en contact , c'est-à-dire la com- bustion ; dans cette opération, deux parties de calorique latent ou combiné seront pré- cipitées et unies à la partie du calorique libre , oui avoit été appliquée pour déterminer l'em- brasement, et qui n'a point été détruite dans 1 opération; ainsi, à l'instant du premier in- stant de la combustion , il y aura trois parties de calorique libre. Ces parties agiront pendant le deuxième instant en raison de leur somme ; chacune d'elles occasionnera la précipitation de deux parties de calorique d'une manière semblable à celle qu'on vient d'expliquer pour l'éternelle primitive; il se dégagera donc , pendant le deuxième instant de la combustion, 6 parties de calorique, qui, jointes aux trois parties qui ont produit ce dégagement , forme- ront, au commencement du troisième instant , neuf parties de calorique libre. Ces neuf par- ties occasionneront, pendant la durée du troisième instant , la précipitation de 18 autres ; et il y en aura 27 de libres au commencement du quatrième instant , et ainsi de suite , comme on voit par la table suivante :

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