Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/107

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Le premier consiste dans une vive attention à l’immensité de Dieu, qui est très-universellement et très-réellement présent à toutes choses et en tous lieux ; de manière que comme les oiseaux, en quelque région qu’ils volent, trouvent l’air partout ; ainsi, quelque part où nous allions, où nous soyons, nous trouvons toujours Dieu très-présent à nous-mêmes, à toutes choses. Cette vérité est assez connue à tout le monde ; mais chacun n’y fait pas l’attention nécessaire. Les aveugles qui savent qu’ils sont en la présence d’un Prince, se tiennent dans le respect, quoiqu’ils ne le voient pas ; mais parce qu’ils ne le voient pas, ils perdent aisément l’idée de sa présence, et l’ayant une fois perdue, ils perdent encore plus facilement le respect qui lui est dû. Hélas ! Philothée, nous ne voyons pas Dieu qui nous est présent, et quoique la foi et notre raison nous avertissent de sa présence, nous en perdons bientôt l’idée, et alors nous nous comportons comme s’il étoit fort éloigné de nous ; car, bien que nous sachions qu’il est présent à toutes choses, le défaut d’attention à sa présence nous met au même état que si nous l’ignorions. C’est pourquoi nous devons toujours disposer notre âme à l’oraison, par une profonde réflexion sur la présence de Dieu. David en avoit l’esprit vivement frappé, quand il disoit : Si je monte au Ciel, ô mon Dieu, vous y êtes, et si je descends en