Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/112

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mais cette pratique ne convient pas aux autres méditations dont les sujets n’ont rien de sensible, tels que sont la grandeur de Dieu, l’excellence des vertus, la fin de notre création. Il est vrai que l’on pourroit bien y employer quelque similitude ou comparaison, comme nous le voyons dans les belles paraboles du Fils de Dieu ; mais cela n’est pas sans difficulté, et je ne veux traiter avec vous que fort simplement, et sans fatiguer votre esprit de la recherche de semblables idées. Or, l’utilité de cet exercice de l’imagination, est que nous renfermions notre esprit dans l’étendue du sujet que nous méditons, de peur qu’étant aussi volage qu’il l’est, il ne nous échappe pour se répandre sur d’autres sujets ; et je vous le dirai tout bonnement, c’est lui faire ce que l’on fait à un oiseau que l’on renferme dans une cage, ou à un épervier que l’on attache à ses longes, afin qu’il demeure sur le poing.

Quelques-uns vous diront qu’il vaut mieux dans la représentation des Mystères, user de la simple pensée de la foi et de la simple vue de l’esprit, ou bien les considérer comme s’ils se passoient dans votre esprit ; mais cela est trop subtil pour un commençant ; et à l’égard de tout ce qui est d’une plus grande perfection, je vous conseille, Philothée, de vous tenir au pied de la montagne avec beaucoup d’humilité, jusqu’à ce que Dieu vous élève plus haut.