Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/119

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un Avocat doit savoir passer de la méditation au barreau, un Marchand au trafic, une Femme au soin de son domestique, avec tant de douceur et de tranquillité, que l’esprit n’en souffre aucun trouble ; car puisque l’un et l’autre sont également de la volonté de Dieu, il faut passer de l’un à l’autre avec une entière égalité de dévotion et de soumission à la volonté de Dieu.

Il arrivera quelquefois, qu’après avoir fait la préparation de votre méditation, votre âme sentira une douce émotion, qui la transportera tout d’un coup en Dieu. Alors, Philothée, laissez toute cette méthode que je vous ai donnée ; car bien que l’exercice de l’entendement doive précéder celui de la volonté, cependant si le Saint-Esprit opère en vous, par ses impressions sur votre volonté, ces saintes affections que les considérations de la méditation y doivent exciter, n’allez plus chercher dans votre esprit ce que vous avez déjà dans le cœur. Enfin, c’est une règle générale qu’il faut toujours ouvrir le cœur aux affections qui y naissent, bien loin de les réprimer ou de les y retenir captives en quelque temps que ce soit, soit avant les considérations, soit après. Vous devez encore suivre cette règle pour tous les actes de Religion qui entrent dans la méditation, comme l’action de grâces, l’oblation de soi-même, et la prière ; pourvu que vous leur conserviez toujours leur place