Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/121

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Christ : appelez-le à votre secours : baisez respectueusement son image, si vous l’avez ; confessez votre indignité ; dites lui comme Jacob : Quoiqu’il en soit, Seigneur, je ne vous quitterai point que vous ne m’ayez donné votre bénédiction ; ou bien, comme la Cananée : Oui, Seigneur, je suis une chienne ; mais les chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leur maitre.

Prenez quelquefois un livre, et le lisez dévotement jusqu’à ce que vous ayez donné plus d’attention, et une meilleure situation à votre esprit ; excitez votre cœur le plus vivement que vous pourrez, par quelque acte extérieur de dévotion, vous prosternant en terre, croisant les mains sur la poitrine, tenant entre vos bras un Crucifix, je suppose que vous n’êtes en présence de personne. Si après cela vous vous trouvez dans une égale sécheresse, ne vous en troublez pas encore : mais continuez à vous tenir en la présence de Dieu avec beaucoup de respect. Vous le savez, combien y a-t-il de courtisans qui vont cent fois l’année à la Cour, sans aucune espérance de parler au Prince, mais seulement pour être vus de lui, pour lui rendre leurs devoirs, et comme nous disons, pour faire leur cour. Allons ainsi, Philothée, à la sainte Oraison, avec une simple et fidèle vue de notre devoir. S’il plait à la divine Majesté de nous y parler par ses inspirations, et de nous y donner en même-temps de quoi lui parler,