Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/128

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retirer souvent en la solitude de votre cœur, pendant que les affaires et les conversations l’occupent extérieurement, de sorte qu’il demeure seul en la présence de Dieu seul. Tout ce qui vous environne ne peut vous fermer l’entrée de cette solitude, puisque tout cela n’est qu’au dehors de vous-même : aussi étoit-ce l’exercice ordinaire de David, au milieu de toutes ses grandes occupations ; et nous en voyons mille exemples dans ses Psaumes, comme lorsqu’il dit : O Seigneur, je suis toujours avec vous ! je vous vois toujours devant moi, mon Dieu ; j’ai levé les yeux vers vous, o mon Dieu, qui habitez dans le Ciel : mes yeux se portent toujours vers Dieu.

En effet, nos conversations ne sont pas ordinairement si sérieuses, ni nos affaires toujours si appliquantes, que notre âme ne puisse leur dérober un peu d’attention, pour se retirer dans sa chère solitude.

Le père et la mère de sainte Catherine de Sienne ne lui ayant laissé ni aucun temps, ni aucun lieu pour prier et pour méditer, Notre-Seigneur lui inspira la pensée de se faire un petit oratoire au fond de son cœur, où elle pût se retirer en esprit, parmi tous les soins pénibles dont ses parens l’accabloient. Elle en usa ainsi, et elle ne ressentoit aucune atteinte de toutes les peines que le monde lui faisoit, par cette raison, disoit-elle, qu’elle se renfermoit dans son cabinet intérieur, où elle se consoloit