Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/129

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

avec son céleste époux : ce fut là sa pratique ordinaire, et dès ce temps-là même elle la conseilla aux autres.

Rappelez-vous donc quelquefois à la solitude intérieure de votre cour ; et là, dans un grand dégagement de toutes les créatures, traitez des affaires de votre salut et de votre perfection avec Dieu, comme un ami traite avec un ami, cœur à cœur. Dites-lui, comme David : j’ai veillé, et j’ai été semblable au pélican de la solitude ; j’ai été comme le hibou dans les masures, et comme le passereau solitaire sur le toit de la maison. Ces paroles, prises dans le sens littéral, nous apprennent que ce grand Roi ayant rendu son cœur bien solitaire, passoit quelques heures du jour dans la contemplation des choses spirituelles ; mais si nous les prenons dans le sens mystique, elles nous découvrent trois charmantes solitudes, où nous pouvons nous retirer auprès de notre aimable Jésus. Cette comparaison du hibou caché dans une masure, nous marque l’état humiliant du Sauveur couché sur la paille, dans une crèche, au milieu d’un étable, caché et inconnu à tout le monde dont il pleuroit les péchés. La comparaison du pélican, qui se tire le sang des veines pour nourrir ses petits, ou même, dit-on, pour leur rendre la vie, nous marque l’état du Sauveur sur le Calvairc, où son amour lui a fait répandre son sang pour notre salut. La troisième compa-