tions ; implorez le secours de sa puissance ; adorez sa divine Majesté ; offrez-lui votre âme mille fois le jour ; louez son infinie bonté ; jetez-vous en esprit aux pieds de Jésus crucifié ; interrogez-le souvent sur tout ce qui regarde votre salut ; goûtez intérieurement la douceur de son esprit ; tenez-lui la main, comme un petit enfant à son père, en le priant de vous conduire ; mettez sa croix sur votre poitrine comme un bouquet délicieux : placez-la dans votre cœur comme un étendard, sous lequel vous devez combattre vos ennemis ; en un mot, tournez votre pauvre cœur en toutes sortes de sens, et donnez-lui tous les mouvemens que vous pourrez, pour l’exciter à une tendre et vive dilection de votre divin Époux.
C’est là la pratique des Oraisons jaculatoires, que saint Augustin conseilloit si fortement à la dévote dame Proba ; et si nous faisons notre âme à traiter ainsi familièrement avec Dieu, elle prendra toutes les impressions de ses divines perfections. Mais remarquez bien que cet exercice n’est ni difficile, ni incompatible avec vos occupations ; car il n’y faut que des momens d’attention, et même bien loin qu’il détourne ou diminue l’application de l’esprit aux affaires, il la rend et plus efficace et plus douce. Le voyageur qui prend un peu de vin pour se rafraîchir la bouche et pour se réjouir le cœur, ne perd pas son temps, parce qu’il prend de nouvelles forces, et