Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/135

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le saint Prélat, touché intérieurement de l’esprit de Dieu, leur dit en gémissant et en pleurant : Ah ! vous riez, mais la pauvre bête n’a pas envie de rire. Pensez bien quel malheur c’est, que celui d’une âme que les démons ont conduite de détours en détours et de péchés en péchés, jusqu’à l’heure de la mort : alors, terriblement effrayée, elle cherche un asile, et si elle n’en trouve pas, ses ennemis lui insultent, et elle devient leur proie éternelle.

Saint Antoine ayant reçu une lettre fort honorable de Constantin le Grand, et les Religieux qui étoient autour de lui en ayant paru surpris : Quoi ! leur dit-il, vous vous étonnez qu’un Roi écrive à un homme ? admirez-donc l’infinie bonté de Dieu éternel pour des hommes mortels, d’avoir bien voulu leur écrire lui-même sa Loi, et leur parler encore par la bouche de son propre Fils.

Saint François ayant aperçu une brebis toute seule dans un troupeau de boucs et de chèvres, dit à son compagnon : Voyez qu’elle est douce ! voilà quelle étoit la douceur de l’humble Jésus au milieu des Scribes et des Pharisiens. Et une autre fois, voyant un petit agneau mangé par un pourceau, il dit en pleurant : Ah ! que cela me représente bien la mort de mon Sauveur !

Cet homme illustre de notre temps, François de Borgia, Duc de Candie, tournoit ainsi toutes les idées de la chasse en