Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/150

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de notre vie, nous n’en serions pas plus agréables à Dieu, si du moins nous ne la recevions pas avec complaisance. Au contraire, Dieu en seroit offensé, comme il le fut des Israélites, que sa grâce, ainsi qu’il le dit, pressa inutilement, durant quarante ans, de se convertir, et auxquels il déclara, avec serment, que jamais ils n’entreroient dans son repos.

Cette complaisance que l’on donne aux inspirations, avance beaucoup l’œuvre de la gloire de Dieu en nous, et nous attire déjà la complaisance de ses yeux : car bien que cette délectation ne soit pas un véritable consentement, elle en est du moins une disposition fort heureuse ; et si le plaisir que l’on prend à entendre la parole de Dieu, laquelle est comme une inspiration extérieure, est un signe de salut et une disposition agréable à Dieu ; cela est encore plus vrai à l’égard de l’inspiration intérieure. C’est aussi cette délectation dont parle l’Épouse sacrée, quand elle dit : j’ai senti mon âme se fondre de joie en elle-même, quand mon bien-aimé m’a parlé.

Mais enfin, c’est le consentement dont tout dépend ; car si ayant été inspirés et ayant reçu l’inspiration avec complaisance, nous refusons notre consentement à Dieu, nous nous rendons coupables d’une extrême ingratitude envers sa divine Majesté ; et il semble qu’il v ait plus de mépris, que si tout d’un coup nous avions rejeté l’inspi-