Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/155

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de cœur, ou par mépris. De même ne vous accusez point de n’avoir pas prié Dieu avec toute la dévotion que vous deviez ; mais laissant cette accusation générale, qui ne sert de rien à la confession, dites simplement que vous avez eu des distractions volontaires, ou que vous avez négligé de ménager le lieu, le temps, la composition extérieure du corps et des autres circonstances nécessaires pour faire dévotement votre prière. Ne vous contentez pas encore, dans l’accusation des péchés véniels, de bien marquer le fait, accusez-vous du motif que vous y avez eu ; ainsi, dire que vous avez fait un mensonge qui n’a porté aucun préjudice à personne, ce n’est pas assez ; dites que ç’a été ou par vaine gloire, afin de vous louer ou de vous excuser, ou par un vaine joie, ou par opiniâtreté : si vous avez péché dans le jeu, expliquez cela, et dites que ç’a été ou par le désir du gain ou par le plaisir de la conversation, et observez-vous sur tous les autres péchés.

Il faut encore marquer à peu près combien de temps votre péché a duré, puisque pour l’ordinaire la longueur du temps en augmente notablement la malice ; et en effet, il y a bien de la différence : c’est une vanité passagère, qui se glisse dans l’esprit pour un quart d’heure, et une vaine complaisance, dont le secret orgueil du cœur se sera nourri durant un jour, deux jours, trois jours. Il faut donc, dans l’accusation