Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/156

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d’un péché, en bien marquer le fait, le motif et la durée ; car bien que dans la confession des péchés véniels, on ne soit pas communément obligé à une scrupuleuse exactitude, et que même l’accusation n’en soit pas absolument nécessaire, cependant ceux qui veulent bien purifier leur âme, pour parvenir à la perfection de la dévotion, doivent avoir un grand soin de bien faire connoître au Médecin spirituel tout le mal dont ils souhaitent la guérison, quelque petit qu’il leur paroisse.

Enfin, ne vous épargnez en rien de tout ce qui sera nécessaire à faire comprendre tout votre péché, et remarquez encore cet exemple : un homme qui naturellement me déplaît, me dira un je ne sais quoi qui ne sera rien, et seulement pour rire ; mais je le prendrai mal, et je me mettrai en colère ; au lieu que si un autre qui m’est agréable, m’eût dit quelque parole plus forte, je l’eusse bien prise : que faut-il donc que je fasse dans ma confession ? je dirai que je me suis échappé en des paroles d’aigreur, pour avoir mal pris ce qu’une personne m’avoit dit, non pas par la raison de la qualité des paroles, mais seulement par la raison du dégoût que j’ai de cette personne ; et parce que je crois cela fort utile, je particulariserai même ces paroles d’aigreur. C’est de cette sorte que découvrant au Confesseur, non-seulement les péchés que l’on a commis, mais les mauvaises incli-