Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/17

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deur qu’on n’a fait jusqu’à présent, à les aplanir aux gens du monde, comme, tout foible que je suis, je tâche d’aider un peu par cet Ouvrage la bonne volonté de ceux qui voudront faire un généreux essai de la dévotion.

Mais si cette Introduction paraît au jour, cela ne vient point du tout ni de mon propre mouvement, ni de mon inclination. Il y a quelque temps qu’une personne de beaucoup d’honneur et de vertu, pressée par la grâce de Dieu d’entrer dans les voies de la perfection, en forma le dessein, et m’y demanda mon assistance particulière ; et parce qu’outre plusieurs sortes de devoirs qui me tenoient attaché à ses intérêts, je lui avais trouvé long-tems auparavant beaucoup de disposition à une solide piété, je donnai tous mes soins à son instruction. Après l’avoir donc conduite par les exercices de dévotion que je jugeai les plus convenables à sa condition et à son désir, je lui laissai quelques mémoires par écrit, pour y avoir recours dans ses besoins, et elle les communiqua à un savant et dévot religieux, véritablement grand religieux, qui, les ayant crus utiles à plusieurs autres, m’exhorta fort à les donner au Public : or, il lui fut aisé de me persuader, parce qu’il s’était acquis une grande autorité sur ma volonté par son amitié, et sur mon esprit par la solidité de son jugement.

Ainsi, pour rendre cet Ouvrage plus utile et plus agréable, je le revis, j’y mis quelque ordre, et j’y ajoutai plusieurs instructions que je croyois nécessaires : mais, en vérité, ce fut presque sans avoir le temps de le bien faire. C’est pourquoi vous n’y verrez rien d’exact, et vous n’y trou-