et la gloire n’est autre chose qu’un certain éclat de réputation, qui revient de toutes les louanges qu’on lui donne et de tous les honneurs qu’on lui rend, semblable à la lumière et à l’émail de plusieurs pierres précieuses, qui forment tout ensemble une même couronne, Or, l’humilité nous défendant tout amour et toute estime de notre propre excellence, elle nous défend aussi la recherche de la louange, de l’honneur et de la gloire, qui ne sont dues qu’à un mérite d’excellence et de distinction ; cependant elle reçoit le conseil du Sage, qui nous avertit d’avoir soin de notre réputation, parce que la réputation n’est pas établie sur l’excellence d’aucune vertu ou perfection, mais seulement sur une certaine bonté de mœurs et intégrité de vie : et comme l’humilité ne nous défend pas de croire que nous avons ce mérite commun et ordinaire, elle ne nous défend pas non plus l’amour et le soin de notre réputation. Il est vrai que l’humilité mépriseroit encore la réputation, si elle n’étoit pas nécessaire à la charité ; mais parce qu’elle est un des principaux fondemens de la société humaine, et que sans elle, nous sommes non-seulement inutiles au public, mais encore pernicieux, par la raison du scandale qu’il en reçoit, la charité nous oblige à la désirer et à la conserver, et l’humilité souffre nos désirs et nos soins.
Ne peut-on pas dire que la bonne re-