Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/286

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se : vous affligez votre corps quoiqu’il ne soit pas la cause de la colère de Dieu, qui a la main levée sur vous. Allez à la source du mal, corrigez le cœur qui est idolâtre de ce mari et de cet enfant que vous avez laissé le maître de ses mauvaises inclinations, et que votre orgueil n’a élevé que pour la vanité. Un homme commet souvent un péché d’impureté, et aussitôt sa conscience lui perce le cœur par des reproches intérieurs, qu’elle lui fait craindre comme des traits de la colère de Dieu ; sur cela, revenant à soi : ah ! chair rebelle, dit il, corps déloyal, tu m’as trahi ! et il décharge son indignation sur sa chair par l’usage immodéré des austérités. Oh, pauvre âme ! si ta chair pouvoit parler comme l’ânesse de Balaam, elle te diroit : pourquoi me frappes-tu, misérable ? c’est contre toi que Dieu s’arme de colère, c’est toi qui es la criminelle : pourquoi me conduis-tu à de mauvaises conversations ? pourquoi appliques-tu mes yeux et mes sens à des objets déshonnêtes ? pourquoi me troubles-tu par de sales imaginations ? forme de bonnes pensées, et je n’aurai jamais de mauvais sentimens ; fréquente des personnes qui aient de la pudeur, et la passion ne s’allumera pas en moi. Hélas ! tu me jettes dans le feu, et tu ne veux pas que je brûle ; tu me remplis les yeux de fumée, et tu ne veux pas qu’ils s’enflamment. Or, Philothée, Dieu vous dit