Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/287

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en ce temps-là : brisez vos cœurs de douleur ; mortifiez-les, faites-leur porter la pénitence qu’ils méritent ; c’est principalement contre eux que je suis irrité. Certes, pour guérir la démangeaison, il n’est pas si nécessaire de se baigner que de purifier le sang, et à l’égard de nos vices, quoiqu’il soit bon de mortifier la chair, il est surtout nécessaire de purifier le cœur.

Mais la règle universelle que je vous donne, est de n’entreprendre jamais d’austérités corporelles sans l’avis de votre Directeur.


CHAPITRE XXIV.

Des Conversations et de la Solitude.


RECHERCHER les conversations et les fuir, ce sont deux extrémités blâmables dans la dévotion, qui doit régler les devoirs de la vie civile : la fuite marque de la fierté et du mépris du prochain, et la recherche porte beaucoup d’oisiveté et d’inutilité. Il faut aimer le prochain comme soi-même ; pour montrer qu’on l’aime, il ne faut pas fuir sa compagnie ; et pour témoigner qu’on s’aime soi-même, il faut se plaire avec soi-même : or, on y est quand on est seul. Pensez à vous-même, dit saint Bernard, et puis aux autres : s’il n’y a donc rien qui vous oblige à faire des visites, ou à en recevoir chez vous, demeurez avec vous-même, et vous entretenez