Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/321

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

divertissement, mais une occupation ; de sorte que, bien loin de soulager l’esprit et le corps, l’on en sort avec un esprit échauffé et fatigué, comme il arrive à ceux qui ont joué cinq ou six heures aux échecs, ou bien avec un grand épuisement de ses forces et une grande lassitude, comme il arrive à ceux qui ont joué trop long-temps à la paume. Si le prix du jeu, c’est-à-dire, ce que l’on joue est trop fort, les inclinations honnêtes des joueurs se dérèglent et deviennent des passions ; et d’ailleurs il est injuste de proposer un tel gain pour le prix de ces industries du jeu, qui sont au fond de peu d’importance et bien inutiles.

Surtout, prenez garde, Philothée, que vous ne vous affectionniez à tout cela ; car quelqu’honnête que soit un divertissement, c’est un vice de s’y porter avec inclination ; je ne dis pas qu’il ne faille prendre plaisir au jeu quand l’on joue, car autrement l’on ne se divertiroit point ; mais je dis qu’il ne faut pas y mettre son affection, jusqu’à le désirer, s’en empresser, et s’en faire un amusement.


CHAPITRE XXXII.

Des Jeux qui sont défendus.


LES jeux de dés et de cartes, et autres semblables, où le gain dépend principalement du hasard, ne sont pas seulement