Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/347

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confié ; et cette piété lui réussit si bien, qu’ils furent tous sept très-Saints. Mais dès que la raison commence à se développer dans les enfans, c’est alors que les pères et les mères doivent avoir un grand soin d’imprimer la crainte de Dieu en leur cœur. La bonne Reine Blanche en eut une vive attention à s’acquitter de ce devoir envers saint Louis son fils, lui disant fort souvent : j’aimerois mieux, mon cher enfant, vous voir mourir devant mes yeux, que de vous voir commettre un seul péché mortel : maxime qui fit une telle impression sur l’âme du petit Prince, que comme il l’a témoigné lui-même, il ne passa jamais un jour de sa vie sans en rappeler le souvenir, et sans la faire servir à se précautionner contre les occasions du péché. Nous appelons en notre langue les familles, des maisons ; et les Hébreux, pour signifier la génération et l’éducation des enfans, se servoient de cette expression si commune dans l’Écriture : bâtir une maison, faire sa maison. Et c’est en ce sens qu’il est dit, que Dieu édifia des maisons aux sages femmes d’Égypte. Apprenons donc que ce n’est pas faire une bonne maison, que d’y faire entrer les biens du monde ; mais qu’il faut y élever les enfans dans la crainte de Dieu et dans la pratique de la vertu : et parce qu’ils font la couronne du père et de la mère, on n’y doit épargner ni soin ni peine.