Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/395

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et lâchement, ne laissez pas de le faire ; car l’ennemi qui prétend nous donner de l’indifférence et de la langueur pour les · bonnes œuvres, cessera de nous affliger, d’autant plus qu’étant faites avec quelque répugnance, elles en valent mieux.

Soulagez-vous par le chant de quelques Cantiques spirituels ; ils ont souvent servi à rompre le cours des opérations du malin esprit : témoin Saül, que David, par les doux accords de sa harpe, délivra plus d’une fois du démon qui le possédoit, ou qui l’obsédoit.

Il est bon de s’occuper extérieurement, et de diversifier ses occupations, soit pour dérober l’âme aux objets qui l’attristent, soit pour purifier et échauffer le sang et les esprits ; parce que la tristesse est une passion d’une complexion froide et sèche,

Faites de certaines actions de ferveur, bien que ce soit sans aucun goût, prenant entre vos bras votre crucifix, le serrant sur votre poitrine, baisant les pieds et les mains du Sauveur, levant les yeux et les mains au Ciel, élevant votre voix en Dieu, par des paroles d’amour et de confiance, comme celle-ci : Mon bien-aimé est à moi, et je suis à lui ; mon bien-aimé est un bouquet de myrrhe sur mon cœur. Mes yeux s’épuisent à force de regarder d’où me viendra le secours qui m’est nécessaire, et de vous dire : Seigneur, quand me consolerez-vous ? O Jésus ! soyez-moi Jésus ;