Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/406

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

solation, mais le consolateur ; ni la douceur, mais le doux esprit de Dieu ; ni la tendresse sensible, mais celui qui fait les délices du ciel et de la terre ; que nous ne cherchons en un mot que Dieu seul et son saint amour ; prêts de nous tenir à ce saint amour de Dieu, quoiqu’il ne dût jamais nous en revenir aucune consolation durant notre vie, indifférens à dire également sur le Calvaire ou sur le Thabor : O Seigneur ! il m’est bon d’être avec vous, quelque part que vous soyez soit sur la croix, soit en votre gloire.

6. Enfin, je vous avertis que si ces consolations, ces sensibilités et ces larmes de joie étoient si abondantes, et qu’il vous arrivât quelque chose d’extraordinaire en cet état, vous en confériez fidèlement avec votre Directeur, pour apprendre la manière de vous en servir et de vous y modérer ; car il est écrit : Si vous trouvez du miel, n’en mangez que ce qui vous suffit.


CHAPITRE XIV.
Des sécheresses et stérilités spirituelles.


CE temps si beau et si agréable ne durera pas toujours, Philothée : vous perdez quelquefois si fort le goût et le sentiment de la dévotion, que votre âme vous paroîtra comme une terre déserte et stérile, où vous ne verrez plus ni chemin ni sentier pour