Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/408

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3. L’Épouse des Cantiques couchée mollement en son lit, ne voulut pas s’incommoder pour aller ouvrir la porte à son Époux, et elle perdit la douceur de sa présence ; et voilà ce qui nous arrive : plongés que nous sommes dans beaucoup de satisfactions sensuelles et passagères, nous ne voulons pas nous en priver pour aller à nos exercices spirituels ; Jésus-Christ, qui demande l’entrée de notre cœur par son inspiration, nous appelle. C’est pourquoi il se retire, et nous laisse croupir dans notre assoupissement ; et puis quand nous voulons le chercher, nous avons bien de la peine à le trouver : peine qui est une juste punition de l’infidèle mépris que nous avons fait de son amour, pour suivre l’attrait de celui du monde. Ah ! pauvre âme, vous avez fait provision de farine d’Égypte, vous n’aurez point le manne du ciel. Les abeilles haïssent toutes les odeurs artificielles ; et les suavités du Saint-Esprit sont incompatibles avec les délices artificieuses du monde.

4. La duplicité et les finesses dont on use dans les confessions et dans les communications spirituelles qu’on a avec son Directeur, attirent les sécheresses et les stérilités, puisqu’il est juste qu’ayant menti au Saint-Esprit, on soit privé de ses consolations. Vous ne voulez pas aller à votre père céleste avec la simplicité et la sincérité d’un enfant, vous n’aurez