Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/409

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pas les douceurs qu’un père donne à ses enfans,

5. Votre cœur s’est rempli et rassasié des plaisirs du monde : faut-il vous étonner que vous ayiez du dégoût des délices spirituelles : et l’ancien proverbe ne dit-il pas que les colombes qui sont pleinement rassasiées trouvent les cerises amères ? Dieu a rempli de ses biens ceux qui étoient affamés, dit la sainte Vierge, et il a laissé mourir les riches de faim : parce que ceux qui jouissent des plaisirs mondains, ne sont pas capables de goûter les spirituels.

6. Avez-vous bien conserve le fruit des premières consolations ? vous en aurez ; car l’on donnera à celui qui a déjà quelque chose : à l’égard de celui qui n’a pas ce qu’on lui a donné, parce qu’il l’a perdu, on lui ôtera même ce qu’il n’a pas, c’est à-dire, qu’on le privera des autres grâces qui lui étoient préparées. Il « st vrai, la pluie vivifie les plantes qui ont encore de la verdeur ; mais elle détruit même et consume entièrement celles qui n’en ont plus.

C’est donc pour ces raisons et autres semblables, que nous perdons les consolations du service de Dieu, et que nous tombons en cet état de sécheresse et de stérilité d’esprit ; et nous devons nous bien examiner sur ces défauts, mais sans inquiétude ni curiosité. Si après un examen raisonnable, nous trouvons en nous quelque source de ce mal, il en faut remercier