Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/421

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vol, c’est par cette raison, Philothée, que vous avez besoin de renouveler souvent vos bons propos pour le service de Dieu, de peur qu’avec le temps vous ne retombiez en votre premier état, ou plutôt dans un état plus mauvais ; parce que les chûtes que l’on fait dans la vie spirituelle nous mettent toujours au-dessous du point d’où nous nous étions élevé à la dévotion. Il n’y a pas d’horloge, pour bonne qu’elle soit, dont il ne faille remonter les poids de temps en temps, et même démonter toutes les pièces, au moins une fois l’année, afin de redresser celles qui ont été forcées, de réparer celles qui sont usées, et de nettoyer les autres où il s’est amassé de la crasse et de la rouille : et vous savez encore que si l’on en frotte les roues et les ressorts avec un peu d’huile bien fine, les mouvemens s’en font plus doucement, et que la rouille ne s’y met pas sitôt. Il faut aussi que celui qui a un vrai soin de son cœur, le remonte soir et matin, pour ainsi parler ; et c’est à quoi les exercices que je vous ai marqués lui doivent servir ; et qu’après cela il en observe souvent les mouvemens, pour y entretenir la régularité : il faut qu’au moins une fois l’année il en examine, par le menu et en détail, toutes les dispositions, pour réparer les défauts qui auroient pu s’y glisser et pour les renouveler entièrement, et qu’il tâche d’y faire entrer le plus qu’il pourra de la sainte