Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/425

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précédentes, Dieu ait arrêté le cours de votre misère avant la mort, qui l’eût rendue éternelle !

6. Considérez les effets de cette vocation : vous trouverez, ce me semble, d’heureux changemens en vous, si vous comparez ce que vous êtes avec ce que vous étiez. Ne comptez-vous pas pour beaucoup de savoir parler à Dieu par l’Oraison, d’avoir de l’inclination à l’aimer, d’avoir calmé beaucoup de passions qui vous inquiétoient, d’avoir évité plusieurs péchés et embarras de conscience, et d’avoir tant de fois uni votre âme par la Communion à la source inépuisable des biens éternels ? Ah, que ces grâces sont grandes ! il faut, Philothée, les peser au poids du Sanctuaire : c’est la main droite de Dieu qui a fait tout cela. La main de Dieu, infiniment bonne, disoit David, a opéré ce prodige ; sa main droite m’a relevé de ma chûte. Ah ! je ne mourrai pas, je vivrai, je raconterai de bouche et de cœur, et par toutes mes œuvres, les merveilles de sa bonté.

Après ces considérations qui sont pleines de bonnes affections, il faut simplement conclure par une action de grâce, et par une fervente prière, pour en demander à Dieu l’effet tout entier : et puis, vous retirant avec beaucoup d’humilité et de confiance, vous remettrez les fortes résolutions que vous avez à prendre, après le second point de cet exercice.