Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/429

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qui répugne a votre cœur ? et si vous trouvez quelque chose à quoi il ait moins d’attrait, examinez d’où vient ce dégoût.

5. Quel est votre cœur pour Dieu même ? votre cœur se plait-il à se ressouvenir de Dieu ? y trouve-t-il de la douceur ? Ah ! dit David : je me suis souvenu de Dieu, et j’y ai pris plaisir. Sentez-vous en votre cœur une certaine facilité à aimer, et un goût particulier à savourer cet amour ? votre cœur a-t-il de la joie de penser à l’immensité de Dieu, à sa bonté, à sa douceur ? Si le souvenir de Dieu se présente à votre cœur, parmi les occupations et les vanités du monde, y trouve-t-il place ? votre âme en demeure-t-elle saisie ? se tourne-t-elle de ce côté-là, et va-t-elle au-devant, pour ainsi parler ? certainement il y a des âmes de ce caractère. N’est-il pas vrai qu’une femme, dès qu’elle s’aperçoit du retour de son mari, après une longue absence, ou qu’elle croit entendre sa voix, part à l’instant même pour aller à lui, toute occupée qu’elle est des affaires les plus importantes ; que rien ne retient plus son cœur, et qu’elle abandonne toutes les autres pensées pour ne penser qu’à lui ? Il en est de même des âmes qui aiment bien Dieu ; quelqu’occupées qu’elles soient d’ailleurs, aussitôt que le souvenir de Dieu se présente, elles perdent presque toute l’attention aux autres choses, pour le plaisir qu’elles prennent en ce cher souvenir : et c’est un très-bon signe.