Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/434

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et considérons seulement ce que nous avons été, et comment nous nous sommes conduits sur les articles suivans.

Dans notre amour envers Dieu, envers le prochain, envers nous-mêmes.

En notre haine à l’égard de nos péchés et ceux des autres ; car nous devons désirer leur amendement comme le nôtre.

En nos désirs à l’égard des richesses, des plaisirs et des honneurs.

Dans la crainte des dangers de pécher et de perdre les biens de cette vie, si on craint trop l’un et trop peu l’autre.

Dans l’espérance trop établie peut-être sur le monde et sur les créatures, trop peu sur Dieu et sur les choses éternelles.

Dans la tristesse, si elle est excessive, et pour des choses vaines et frivoles.

Dans la joie, si elle est excessive, et pour des choses qui ne le méritent pas.

Enfin, observons quelles affections embarrassent notre cœur, quelles passions le possèdent, et en quoi principalement il s’est déréglé. Par les passions de l’âme, on en reconnoît l’état : car comme un joueur de luth en pince toutes les cordes, pour tâcher d’accorder celles qu’il trouve dissonantes, ou en les tirant, ou en les lâchant ; de même si après avoir observé toutes nos passions, nous les trouvons peu conformes aux désirs que nous avons de glorifier Dieu, nous pourrons les y ajuster avec la grâce de Dieu et le secours de notre Père spirituel.