Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/440

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charité ! les unes à douze, à treize, à quinze ans, les autres à vingt et à vingt-cinq, ont endurés plusieurs martyres, plutôt que de changer de résolutions, non-seulement sur la foi, mais même sur la dévotion, soit à l’égard de la virginité ou du service des pauvres affligés, soit à l’égard de la consolation de ceux qu’on conduisoit au supplice, ou de la sépulture des morts. 0 Dieu ! quelle constance a fait paroitre ce sexe fragile en ces occasions !

Regardez tant de saints Confesseurs ; avec quelle force d’esprit ont-ils méprisé le monde ? combien leur fermeté a-t-elle été invincible ? rien n’a jamais pu l’ébranler. Ils ont pris leur parti sans réserve, et l’ont soutenu sans exception. Mon Dieu ! que n’a pas dit saint Augustin de sa sainte Mère ? avec quelle constance suivit-elle son dessein de servir Dieu fidèlement dans le mariage et dans la viduité ? et combien de traverses, d’obstacles et d’accidens sainte Paule, la chère fille de saint Jérôme, n’ont-elle pas à soutenir et à combattre ; comme nous l’apprenons de lui ? Mais que ne devons-nous pas faire sur de si excellens modèles ? Les Saints étoient ce que nous sommes, ils faisoient tout pour le même Dieu que nous adorons, et ils travailloient pour acquérir les mêmes vertus. Pourquoi donc n’en ferons-nous pas autant dans notre condition,’et selon notre vocation, pour soutenir la sainte protestation que nous avons faite d’être à Dieu ?