Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/65

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tres, et en augmente infiniment l’énormité. Comptez, si vous le pouvez, tous les bienfaits de Dieu que la malice de votre cœur a tournés contre lui, pour le déshonorer, toutes les inspirations méprisées, tous les bons mouvemens de la grâce rendus inutiles, et tous les différens abus des Sacremens. Où sont du moins les fruits que Dieu en attendoit ? que sont devenues toutes ces richesses dont votre divin époux avoit orné votre âme ? tout cela a été dépravé et profané par vos iniquités. Pensez que votre ingratitude a été jusqu’à ce point-là ; que Dieu vous ayant toujours suivi pas à pas pour vous sauver, vous avez toujours fui devant lui pour vous perdre.

Affections et Résolutions.

1. Que votre misère vous serve ici à vous confondre. O mon Dieu ! comment est-ce que j’ose me présenter à vous ? Hélas ! je me trouve dans un état déplorable de corruption, de pourriture, d’ingratitude et d’iniquité ? est-il possible que j’aie porté ma folie et mon ingratitude jusques-là ; qu’il n’y ait pas un de mes sens, que mes iniquités n’aient dépravé ; une puissance de mon âme, que mes péchés n’aient profanée et corrompue ; et qu’il ne se soit pas écoulé un seul jour de ma vie, qui n’ait produit de si mauvais effets ?

Est-ce là le fruit des bienfaits de mon Créateur, et le prix du sang de mon Rédempteur ?