i je ne conſultois que le titre de cet
Ouvrage, je me garderois bien de
reculer le plaiſir du Lecteur en tirant
moi-même le rideau ſur les Tableaux
agréables que je lui préſente. Quelque
utile & même néceſſaire que ſoit la
Préface d’un livre, c’eſt pour bien des
gens un Frontiſpice dégoutant, ſur
lequel ne jétant que des yeux de mépris
ou du moins d’indiférence, ils la
paſſent d’une courſe rapide, & légére,
comptant perdus, les momens qu’ils
donnent à la lecture d’un diſcours
inſipide.
Ce goût eſt aſſés général, je le ſai ; il eſt l’éfet ſenſible de tant de Préfaces ennuiantes, qu’une infinité d’Auteurs ont mis à la tête de leurs Ouvrages, qui n’ennuient pas moins. Cependant ce goût fut-il même univerſel, point d’Auteur qui puiſſe ſe diſpenſer de l’entretenir. Redevable à ſes Lecteurs, il eſt obligé de leur rendre raiſon de la conduite qu’il a tenuë dans ſes Ouvrages. Créanciers autant rigides que juges impitoia-