aſſemblées, & on y fait prêter ſerment qu’on n’obéïra ni à l’Empereur, ni au Prince, à peine d’être privé de tous rangs, honneurs & dignités, & déclaré ennemi de la Patrie.
Quelques perſonnes ouvrent néanmoins les yeux & les défilent à d’autres. On députe au Prince, on le prie de pardonner & de propoſer quelque tempérament, qui puiſſe empêcher les progrès de l’incendie. Le Prince qui n’avoit point d’autre vûë, y conſent. On dreſſe un Traité, on le ſigne reſpectivement ; les auteurs de la révolte s’opoſent à ſon exécution ; il falut enfin mettre la coignée à l’arbre, & faire trancher la tête à une partie des Factieux, afin de rendre la paix & la tranquilité aux autres.
Il arriva pour lors ce qui étoit arrivé ſous Ferdinand ; le Prince fit l’Edit qu’il avoit ſi ſouvent propoſé : & pour marquer à ſes Sujets, qu’il n’avoit d’autre objet que leurs intérêts, il voulut bien concerter avec eux pour les ménager ; il fit enſuite retablir la Citadelle, mais il ne joüit pas long-tems du fruit de ſes travaux, la mort l’enleva preſque auſſitôt qu’il eut donné la paix à ſon Peuple, le troiſiéme de Juin mil ſix cent quatre-vingt huit, la trente-huitiéme année de ſon regne. Il avoit été ordonné Prêtre & ſacré Evêque la ſeconde.
Jean-Louis d’Elderen ſon Succeſſeur, recuëillit le fruit que ſon Réglement, pour l’Election du Magiſtrat, devoit naturellement produire. Les abus qui s’y commétoient, aiant été extirpés par cette ſage & ſalutaire Loi, elle procura à ce nouveau Prince un regne tranquile & des Sujets ſoumis.
La douceur en fut un peu troublée par les armes des Puiſſances, qui couvroient preſque tout l’Occident de leurs troupes ; il eut même le chagrin de voir ſa Capitale expoſée pendant quelques heures à la fureur des bombes de l’une de ces Puiſſances ; mais ces accidens, quelques ſenſibles qu’ils ſoient, le ſont infiniment moins, que le chagrin, que cauſe la révolte des Sujets d’un Prince, qui a pour ſon Peuple une tendreſſe paternelle.
Les ſoins, que ſe donna Jean-Louis d’Elderen pour