Page:De Scudery - Alaric, ou Rome vaincue, 1654.djvu/243

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La sage academique aux raisonnemens forts ;
Et l’epicurienne avec ses petits corps ;
La peripathetique, et la cirenaïque ;
Et la megarienne, avecques l’erotique ;
La cinique mordante ; et l’on y voit aussi,
L’eliaque subtile, et toutes sont icy ;
Et toutes s’opposant aux vices qui nous nuisent,
Par des chemins divers esgalement instruisent :
Illuminent l’esprit ; et d’un art sans esgal,
Donnent l’amour du bien, et la haine du mal.
Des escrivains sacrez voicy la troupe sainte,
Qui dans ses veritez ne mesle aucune feinte ;
Qui captive les sens sous le joug de la foy ;
Interpretes divins de la divine loy.
Par eux nous allons voir la lumiere en sa source,
Nous eslevant à Dieu, la fin de nostre course ;
Nous unissant à luy, l’objet de nos desirs ;
La cause de nostre estre, et de nos vrais plaisirs.
Nous connoissons par eux l’eternelle sagesse,
Et la grandeur de Dieu comme nostre bassesse :
Par eux nous connoissons d’un cœur tout enflâmé,
Que ce Dieu seul tout bon, doit estre seul aymé.
Par eux nous penetrons les plus obscurs misteres,
Vrais aveugles sans eux, aux choses les plus claires :
Ils marquent le chemin ; ils conduisent nos pas ;
Et quand on les suit bien, l’on ne s’esgare pas ;
Et quand on les suit mal, on se perd, on s’esgare ;
De ce vaste ocean estans l’unique phare :