Page:De Scudery - Alaric, ou Rome vaincue, 1654.djvu/373

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Et fondent sur le camp avec tant de fureur,
Qu’ils y font voir par tout la mort et la terreur.
Tout fuit devant leurs pas ; tout cede à leur courage ;
Moins de bruit fait la mer, dans son plus grand orage ;
Et du haut de sa tour, l’invincible heros,
Voit l’honneur des Romains, et la honte des Goths.
Il soupire ; il descend ; il court à la meslée ;
Plus fier et plus vaillant, que le fils de Pelée :
Et suivant sa coustume, en donnant le trespas,
Il porte la victoire, où le portent ses pas.
Il change le destin des cohortes vaillantes ;
Il devient l’assaillant, des troupes assaillantes ;
Et les Romains batus, et les Romains chassez,
Sont recoignez par luy, jusques dans leurs fossez.