Page:De Scudery - Alaric, ou Rome vaincue, 1654.djvu/425

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Apres tant de travaux, apres tant de combats,
Rome s’en va tomber sous l’effort de ton bras.
Oüy, la reyne du monde, ô prince heureux et brave,
Pour la seconde fois va devenir esclave :
Et l’amour et l’honneur, invincible guerrier,
Vont couronner ton front de mirthe et de laurier.
Ta victoire est certaine, et sa prise infaillible :
Le dieu de l’univers, à qui tout est possible ;
A qui tout obeït, du couchant au matin ;
En a determiné l’immuable destin :
Il va recompenser ta vertu sans seconde :
Et le grand nom des Goths va remplir tout le monde.
Je voy, je voy desja le brave Genseric ;
Je voy, je voy desja le grand Theodoric ;
Enchaisner de nouveau le Tibre sur sa rive,
Et donner d’autres fers à ta grande captive.
Je voy desja ton fils, Adolphe glorieux,
Eslever comme toy son renom jusqu’aux cieux :
Regner en Italie, et par plus d’une guerre,
Et par ses grands exploits faire trembler la terre.
Preste, preste l’oreille attentive à ma voix :
Elle te va montrer une suite de rois,
(Invincible heros que la gloire environne)
Qui tous doivent porter ton sceptre et ta couronne ;
Paroistre sur ton thrône ; et bien loin dans les temps,
Renouveler le bruit de tes faits esclatans.
Je ne te parleray que de ceux dont la gloire,
Leur fera meriter une place en l’histoire :