Page:De Scudery - Alaric, ou Rome vaincue, 1654.djvu/426

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Et qui dans les travaux rencontrant leurs douceurs,
Seront dignes un jour d’estre tes successeurs.
Biorne vient le premier, ce prince magnanime,
Qui de Charles Le Grand meritera l’estime :
De ce grand empereur, le heros des François :
Peuple allié des Goths pour la premiere fois.
Ce brave et sage roy, par sa haute prudence,
Mettra dans ses estats, la paix et l’abondance :
Et ce grand politique, en aspirant aux cieux,
Vivra tousjours paisible, et mourra glorieux.
A travers l’advenir, caché dans les tenebres,
J’aperçoy de Sivard les conquestes celebres :
Et je voy par la mort des plus fameux guerriers,
Ce vainqueur de Norvege acquerir cent lauriers.
Je voy Charles apres, ces lauriers sur la teste,
De ses propres estats faire enfin la conqueste :
Et tantost rigoureux, et tantost plus humain,
Avoir tousjours l’espée, ou le sceptre à la main :
Punir, ou pardonner, et domptant le rebelle,
Rendre son thrône ferme, et sa gloire immortelle.
Ingeval qui le suit, par ses rares vertus,
Fera voir sous ses pieds les vices abattus :
Et mourant dans un feu qu’allumera l’envie,
Rendra sa mort brillante aussi bien que sa vie.
Je voy le digne fils d’un si genereux roy,
Olaüs des Danois la terreur et l’effroy ;
Repousser vers leurs bords leurs armes tyranniques ;
S’eslever un trophée aux rivages baltiques ;