Page:De Scudery - Alaric, ou Rome vaincue, 1654.djvu/438

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Venir aux pieds du roy tous pleins d’affection ;
Et mettre leurs estats en sa protection.
Je voy, je voy d’icy la bataille fameuse,
Qui portera l’effroy jusqu’aux bords de la Meuse :
Je voy pres de Leipsic les bataillons meslez,
Faire comme à l’envy cent exploits signalez :
Cent escadrons rompus ; cent autres qui resistent ;
Mille guerriers tombez ; mille autres qui subsistent ;
Et parmy ce desordre, et ce choq furieux,
Le roy perçant les rangs ; le roy victorieux.
Hall, Teuffel, et Banier, genereux capitaines,
Signaleront leur nom en ces terres loingtaines :
Et dans un si grand jour ne perdant point de temps,
Se feront remarquer entre les combatans.
Liliheuc, Witemberg, Braa, Duvalt, Lilie,
Chefs par qui dans ces lieux plus d’un bataillon plie,
Le Comte De La Tour, et le brave Sthalench,
Le vaillant Konismarc, et le genereux Sleng,
Feront voir à leur roy dans ces fameuses plaines,
Qu’ils tiennent en leurs mains les victoires certaines :
Et que dans les perils il n’est point de lauriers,
Que ne puissent cueillir de si braves guerriers.
Enfin je voy Tilly, qui vainement travaille,
Abandonner son camp, et le champ de bataille :
Et je voy le vainqueur, apres ses grands efforts,
Marcher sur les drapeaux, les armes, et les morts.
Mais n’estant pas content d’une si haute gloire,
Il ira recueillir le fruit de sa victoire :