Page:De Scudery - Alaric, ou Rome vaincue, 1654.djvu/444

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Battra les ennemis qu’il aura combatus :
Et prenant à la fois son sceptre et ses vertus,
Remplira comme luy la terre universelle,
Du bruit illustre et grand de sa gloire immortelle ;
Comme luy fera voir mille perfections ;
Et deviendra l’objet de mille nations.
Je voy, je voy l’esclat que le ciel luy destine ;
Que du grand nom de Christ, elle aura nom Christine ;
Et que cette princesse, incomparable en tout,
Charmera l’univers de l’un à l’autre bout.
Des rivages glacez que bat l’onde balthique,
Aux rivages bruslans où se noircit l’Afrique,
Quelque vaste que soit cette immense grandeur,
Ce soleil esclatant portera sa splendeur.
Je ne te diray point qu’on luy verra des charmes,
Contre qui tous les cœurs auront de foibles armes :
Et qu’en elle on verra les merveilleux accords,
Des graces de l’esprit, et des beautez du corps.
Je ne te diray point que l’illustre princesse,
Aura de Thomyris, et le cœur, et l’adresse :
Et que cette amazone, aupres d’un grand cercueil,
Domptera des coursiers le noble et fier orgueil.
Je ne te diray point que la juste cadence,
La rendra merveilleuse en l’agreable dance :
Et que l’agilité, la grace, et les apas,
La feront admirer, et marqueront ses pas.
Toutes ces qualitez, aymables ou vaillantes,
Perdront tout leur esclat par d’autres plus brillantes :
Et le ciel